JEANNE MAS

 

 


EN ROUGE ET NOIR

Si l'on m'avait conseillée,
J'aurais commis moins d'erreurs,
J'aurais su me rassurer,
Toutes les fois que j'ai eu peur,
Je me serais blottie au chaud,
A l'abri d'un vent trop fier,
Et j'aurais soigné ma peau,
Blessée par les froids d'hivers,
J'aurais mis de la couleur,
Sur mes joues et sur mes lèvres,
Je serais devenue jolie.

J'ai construit tant de châteaux,
Qui se réduisaient en sable,
J'ai prononcé tant de noms,
Qui n'avaient aucun visage,
Trop longtemps je n'ai respiré
Autre chose que de la poussière,
Je n'ai pas su me calmer,
Chaque fois que je manquais d'air,
Mes yeux ne veulent plus jouer,
Se maquillent d'indifférence,
Je renie mon innocence.

En rouge et noir, j'exilerai ma peur ;
J'irai plus haut que ces montagnes de douleur,
En rouge et noir, j'afficherai mon coeur ;
En échange d'une trêve de douceur,
En rouge et noir, mes luttes mes faiblesses,
Je les connais, je voudrais tellement qu'elles s'arrêtent ;
En rouge et noir, drapeau de mes colères,
Je réclame un peu de tendresse.

Si l'on m'avait conseillée,
Tout serait si différent,
J'aurais su vous pardonner,
Je serais moins seule à présent,
Somnambule j'ai trop couru,
Dans le noir des grandes forêts,
Je me suis souvent perdue,
Dans des mensonges qui tuaient,
J'ai raté mon premier rôle,
Je jouerai mieux le deuxième,
Je veux que la nuit s'achève.

 

TOUTE PREMIERE FOIS

A-ha, des gouttes salées 
Ont déchiré, 
L'étrange pâleur d'un secret. 
A-ha, pourquoi ces mots 
Si forts, si chauds 
Qu'ils gémissaient sur ta peau 
Te font l'effet d'un couteau 
Et tu recherches dans le vague, 
Une ombre, un sourire qui soulage 
Une voix sans image, 
Un refrain qui voudrait crier : 

Refrain :
Toute première fois 
Toute toute première fois 
Toute toute première fois 
Toute toute première fois
Toute première fois 
Toute toute première fois 
Toute toute première fois 
Toute toute première fois 

A-ha, lèvres séchées 
Gorge nouée, 
Tes mains ne serrent que fumée 
A-ha, que d'insolence 
Dans le silence 
Qui trouble ton innocence 
Un jeu mêlé de souffrance 
Comme un guerrier 
Que l'on blesse 
Se cache dans son rêve 
Se masque de tout son courage 
Sans cesse continue le combat

Refrain (x2)

 

JOHNNY JOHNNY

La nuit ouvre ses fenêtres,
Sur la planète déserte,
S'écrase dans une cigarette,
Joue sur l'onde muette.

Et l'homme s'enferme sans attitude,
Compte à rebours
Sa solitude ;
"Barreaux rouillés
A cause d'elle,
Ma vie se perd,
Se sèche".

Et puis Johnny, Johnny serre le vide dans ses bras,
Quand Johnny, Johnny s'éveille, ne la trouve pas.
Et Johnny, Johnny s'égare, ne comprend pas,
Non Johnny, Johnny cette femme n'est plus à toi.

Comme un écho qui s'endort,
Epuisé par tant d'effort,
Tu l'aimes encore.

Les murs imprégnés de traces,
Son parfum se déplace,
La chercher même dans l'espace,
Quand l'alcool te menace.

Et l'homme se saôule
D'incertitudes,
Dans sa fierté
Cache sa blessure,
"Rideau de fer,
Comment faire,
Comment survivre sans elle".

Et puis Johnny, Johnny serre le vide dans ses bras,
Quand Johnny, Johnny s'éveille, ne la trouve pas.
Et Johnny, Johnny s'égare, ne comprend pas,
Non Johnny, Johnny cette femme n'est plus à toi.

Comme un écho qui s'endort,
Epuisé par tant d'effort,
Tu l'aimes encore.

Et puis Johnny, Johnny serre le vide dans ses bras,
Quand Johnny, Johnny s'éveille, ne la trouve pas.
Et Johnny, Johnny s'égare, ne comprend pas,
Non Johnny, Johnny cette femme n'est plus à toi.

Comme un écho qui s'endort,
Epuisé par tant d'effort,
Tu l'aimes encore.